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Forum : Socialize : SHORT STORIES
Dear All,
Hereby you'll find a few short stories I wrote back in the days.
I just found them back on my father computer.
I don't wan't to tell you about my live but to make it short I wanted to share them, coz I didn't wanted them to be completely lost
Anyway, If you're boring you can read them and let me know what you're thinking about ( I'll be pleased If you do so )
There is for each stories some influence here and there that I think you'll notice. The forst one " Animation " is the one in my mind on which you could make a fitting music.
I am actually sorry it's in french....
thanks for reading anyway
Yannick DELPIERRE
janvier 1999
QUI SUIS-JE ?
============
En ces temps là, la Terre était un jardin .
Les êtres qui la peuplaient vivaient peu, vite , laborieusement sous la férule impitoyable de Dieu.
Dieu était colère, mort et châtiment, l’homme était peur, haine et jouet des passions d’un Dieu chasseur.
L’homme veut toujours détruire ce qui lui fait peur.
L’homme fait de ses peurs un Dieu.
L’homme veut être Dieu.
Nombreux furent les tentatives de révolte, nombreux furent les martyrs , proies sanguinolentes des appétits et des rires de Dieu.
Malgré tout, dans les jardins de l’Eden, deux élus se terraient, nus et sans armes, gibier choisi par Dieu pour son plaisir. Proies marquées , réservées pour le Maître. La traque avait été longue, le gibier était rusé, inventif, intéressant. Beaucoup de terrain avait été parcouru. Dieu était satisfait. Au terme de leur fuite haletante le deux hommes étaient prêts pour l’hallali.
La grande trompe des veneurs sonna. Le dernier jour se levait sur la Chasse .
Aucun des deux hommes ne trouva rien à dire. Aucun des deux hommes ne trouva rien à faire jusqu’à ce que le plus grand émit un son hésitant sur lequel il referma aussitôt la bouche .
Ils avaient peur de se savoir à l’avance condamnés. Mais avant, ils fallait qu’ils soient traqués pour le bonheur de leur hôte.
Le moindre bruit de leur part Lui aurait signalé l’endroit où ils se cachaient car ils avaient pénétré dans la demeure de Dieu, l ‘Homme qui, d’ un geste, faisait tomber la vie comme si ceux qu’Il visait étaient soudainement frappés d’un éclair, mais celui qu’ils croyaient leurré ne s’était pas laissé prendre et commençait maintenant une gigantesque chasse à l’homme .
L’homme qu’ils nommaient Dieu lançait déjà à leurs trousses suffisamment de traqueurs pour détruire le peu de vie qui restait sur cette peau de chagrin appelée avec nostalgie Terre.
Quelqu’un ou quelque chose passa près d’eux, dans les taillis soigneusement émondés par les servants du Dieu, mais avant même qu’ils aient pu faire quoi que ce soit, un bruit déchira l’air. Les rabatteurs s’étaient trompés de proie, rien de grave car celui qui avait tiré ne vint même pas voir. Tous deux , ils rampèrent jusqu’à l’homme dont la tête avait été emportée par la décharge et le fouillèrent. Un servant du Maître. Consommable. Son arme possédait un système de reconnaissance d’’empreintes digitales et ils perdirent beaucoup de temps à appliquer les doigts déjà figés au bon endroit afin de changer les paramètres de personnalisation.
Ils étaient deux et ne possédaient qu’une arme.
Peut-être était-ce la volonté de leur hôte qu’ils s’entre-tuent ?
Celui des deux qui possédait l’arme, contrairement à toute attente, se dressa et se découvrit pour tirer deux fois, pas plus .
Il ne peut y avoir qu’un seul Dieu .
Il était seul à présent et face à l’ennemi .
Les homme qui accouraient stoppèrent et firent demi-tour . La proie était cernée. Accablé, il lâcha son arme .
Il avait déjà compris que sa punition lui viendrait de Celui pour qui ils étaient venus et l’échec lui tordit les entrailles comme un flot de bile, il décida de sortir de son abri dérisoire. Après quelques pas il ramassa le pistolet, les traqueurs l’entouraient à bonne distance et le regardaient avec la curiosité morbide et fascinée causée par l’appel de la mort , il vit s’approcher un engin volant étincelant avec en son centre une sphère qui semblait d’or pur.
L’homme qui en sortit n’était pas comme il se l’imaginait. C’était un vieillard et il y avait longtemps qu’il n’ en avait vu d’aussi vieux.
Il semblait aussi vieux que le Temps lui-même . Quelle dérision .
Il lutta contre son dégoût pendant que les lèvres ridées du sombre ancêtre s’agitaient :
“ Crois-tu en Dieu ?Crois-tu en Moi ?” lui demanda l’austère apparition et sans laisser le temps à sa proie terrifiée de répondre, Il ajouta : “Tu ne Me crains guère en tout cas, Je suis ton Dieu mais Je t’épargnerai si tu pouvais Me sortir de Mon exil ! A ton tour tu deviendrais un Dieu. Je t’ai construit toi et les tiens pour Me tenir compagnie, tu n’es pas un homme, tu es une création . Certains d’entre vous Me tiennent lieu de gibier , d’autres Me servent , d’autres Me vénèrent dans leurs temples stériles mais tout change, tu sais. Longue est l’éternité. Ceux qui M’ont abandonné ici Me croyaient perdu , comme ils pensaient cette planète morte, mais J’ai tout rebâti, tout recrée à partir de cette boue primordiale pour Me servir et servir Mon plaisir, combler le vide de Mon immortalité, et Je peux tout détruire si l’envie M’en prend ! Comprends-tu ?Et toi, dérisoire pantin, particule du chaos, tu n’es qu’un instant dans l’éternité
ton utilité se termine maintenant .”
Le vieillard qu’on nommait Dieu fit une pause , reprit son souffle et finit par lever les bras avec lassitude dans un geste des centaines de fois répété , il se raidit et son doigt vint presser la détente de l’arme antique qui servait son plaisir.
Se pouvait-il que la créature devant lui soit vraiment un Homme ou que Son oeuvre , crée à l’aide des connaissances de sa race, ait été modifiée par le Temps et la Terre ? Il s’était perdu dans ses pensées: Sa proie tenait à son tour son arme , la levait dans un ultime défi, pas comme un animal , mais comme un Homme , et Ses pensées se dissipèrent à jamais dans un grand bruit apaisant.
Dieu est mort.
Le ciel tremble, la roue cosmique tourne .
La Terre a un nouveau Maître .
En ces temps là , la Terre était encore un jardin.
14 years ago
ANIMATION.
1996
La caverne était obscure, chaude, humide, animée de sourdes pulsations.
Le Dormeur rêvait.
Des mouvements spasmodiques agitaient ses paupières, ses membres flasques ondulaient mollement
dans le milieu douillet de son repaire.
Un liquide onctueux et nourricier baignait son corps fripé, une houle légère le berçait, le massait et faisait croître en lui le flux de vie qui animait son corps amolli par le sommeil.
Déformés par les plis et replis de la caverne molle et sombre qui abritait le Dormeur, des sons assourdis, graves et irréguliers lui parvenaient et l'entouraient d'une trame rassurante.
Un rythme sourd, familier et rassurant, générait en lui un sentiment de sécurité et de plénitude, un cycle d'éveil commençait.
Le serpentin parcouru de multiples connexions qui le reliait à la paroi de sa capsule de survie lui assurait la distribution des divers et nombreux éléments indispensables à sa survie remuait souplement contre ses flancs.
Le Voyage durait depuis si longtemps.
Il rêvait, et, dans son esprit endormi et embrumé de rêves informes, défilaient les souvenirs, les impressions fugitives, la grande agitation, l'explosion sauvage, la course folle parmi les siens, êtres flous et vifs, la ruée échevelée vers le Sanctuaire, l'abri, le But, le salut, la capsule de Vie, de survie.
La recherche désespérée de l'entrée, la lutte sans merci avec ses semblables, et , joie, douleur, épuisé par la course folle, le Grand Sommeil, le Noir, la chaleur, la sécurité.
Les époques ont passé, Il s'est adapté à ce nouveau milieu, il a changé, Il change encore.
L'Eveil commence.
Depuis quelque temps Il ressent confusément de plus en plus de changements en lui et autour de lui : la Caverne évolue,toujours tiède, rassurante, protectrice pourtant.
Soudain, un choc violent, sa capsule se durcit, le serre d'une étreinte sauvage , le comprime cruellement ; des messages d'alarme, d'urgence, lui parviennent, noyant son cerveau enfiévré d'un flux désordonné d'informations mystérieuses et incompréhensibles .
Que se passe t’il ? Un bizarre sentiment l'envahit .
Les images d'un passé archaïque qui peuplaient ses rêves informes tremblent, semblent vaciller et s'estomper, avant de disparaître , les prairies bleues se noient dans un brouillard orange, les tours déchiquetées et graciles volent en éclats cristallins sur l'écran sanglant de ses yeux bulbeux et aveugles, les rythmes familiers qui le berçaient deviennent heurtés, saccadés, chaotiques, le monde tremble autour de lui, sauvage et terrifiant , la panique monte en lui, le tordant en tous sens.
Le calme revient subitement, mais les images restent floues, ombrées de peur.
Que lui arrive t’il ?
Sa sécurité semble menacée. L'agitation frénétique recommence soudain et il est ballotté en tous sens, comprimé à la limite de la suffocation, et cela dure et s'arrête et recommence, de plus en plus vite, de plus en plus fréquemment.
Il gesticule, se tournant et se retournant à la recherche d'une position sûre, confortable .
Les soleils noirs hurlent dans sa tête, la peur lui ronge les entrailles.
Il veut vivre, vivre encore.
Soudain, bruit, chocs, fracas, c'est l'apocalypse.
La paroi de sa capsule, jusque là souple, chaude et rassurante, se tord, se durcit et subitement se rompt, le liquide protecteur et nourricier, sa vie, s'enfuit, se répand sous lui, disparait.
Une vague lueur commence à poindre, il aperçoit, du fond de sa panique, un vague ouverture, un iris qui s'ouvre, qui se dilate : une issue .. vers la Vie, vers quel Inconnu ?
Les mouvements spasmodiques et incontrôlés de son abri dévasté par il ne sait quel séisme ne lui laissent plus le choix, il doit fuir s'il veut espérer une quelconque chance de salut .
Il se met en position et tente de se glisser dans l'étroit goulet animé de pulsations qui mène à ...
A quoi ? Vers quel milieu ? Hostile ou non ?
Les pensées, les idées, les couleurs, les sons, tout cela autour de lui, en lui, magma informe et inconnu,
le heurtent, le bousculent, le malaxent, lui font perdre le peu de lucidité qu'il pourrait encore avoir.
Il rampe, se contorsionne pour échapper à l'étreinte mortelle de son câble nourricier et se force , tête la
première, un chemin vers l'inconnu.
Une nouvelle convulsion le tord, le broie, c'est trop bête de périr ici et maintenant. Un dernier effort .
Une vague de lumière blanche, aveuglante, agressive, telle qu'il n'en a jamais ressenti auparavant le meurtrit, il apparaît dans le froid, dans le vide.
Il se sent saisi, transporté, il se contracte, une douleur subite, rapide.
Il hurle sa peur, sa douleur, crache spasmodiquement le mucus qui lui encombre le nez, la bouche, une brûlure sèche lui envahit le corps, il sent la vie qui pénètre en lui à nouveau et en même temps monte vers son esprit enfiévré et torturé une grande paix, les souvenirs d'ailleurs et d'avant disparaissent , s'effilochent en brumes impalpables: les prairies bleues, les soleils noirs, le néant, la course folle, l'explosion cataclysmique, le sommeil, le...
C'est un beau garçon, Madame Michu ! " s'exclame la sage-femme en coupant d'un geste adroit le cordon ombilical reliant encore le robuste bébé au placenta humide et sanguinolent
Il dort, apaisé,épuisé, après un long renouveau, il repose. changé,purgé de son ancienne existence, être neuf, terrain vierge et pourtant si ancien, oublieux de son héritage, ignorant de son devenir.
14 years ago
28/04/99
Les dormeurs du bus.
Assis dans le bus.
La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant.
Les sièges orange vif couverts de graffiti lui paraissaient lointains. Son regard se perdait sur une planète orange.
De petite taille, il ne dépassait que de peu le mètre soixante, on lui donnait quinze ans, pourtant il en avait cinq de plus .
Son training neuf du matin créait toujours en lui une impression de bonheur, de toute puissance.
Il le voulait et s ‘était essayé à la vente de drogue.
Finalement, il le portait et il en était fier.
Près de lui , dans le bus, Bob’s, diminutif de « bobards » paraissait lui aussi pris dans le jeu des couleurs qui miroitaient, mais il ne l’aurait sûrement pas dit.
Toujours en confiance, il racontait avec de grands gestes comment il était devenu ce qu’il était et se vantait d’être un ami intime de la grande faucheuse, car il lui avait envoyé déjà quelques clients.
Tout le monde connaissait ses histoires et tout le monde les savait vraies, mais ils continuaient à l’appeler Bob’s.
Ses cheveux bien coiffés, sa chemise propre sonnaient faux avec le nez enfoncé, la mâchoire asymétrique et les ecchymoses qui se résorbaient déjà.
De l’autre côté du bus
Reposait Mitch, le seul à se faire surnommer « le Saint » en raison de St Michel qui avait terrassé le Dragon, mais cette fois-ci le dragon l’emporta . Il était brisé par l’une des journées les plus dures qu’il lui ait été donné de connaître ces cinq dernières années.
Cette fois, l’accrochage avait vraiment été rude et La Fouine en avait pris pour son grade. Mais ça ne tracassait pas Le Saint qui regardait, la tête posée contre la vitre, défiler la paysage, lui aussi absorbé par le jeu des couleurs.
Ils se connaissaient assez pour savoir qu’ils tiendraient.
Rien ne les arrêteraient maintenant que La Fouine avait déclaré qu’il ne sentait plus rien du coup de couteau.
Bob’s se mit soudain à rire et découvrit des dents bien blanches, décidément avec lui rien ne collait.
Quelques minutes passèrent sans que personne ne dise quoi que ce soit. Chacun pour soi pensaient-ils, chacun à son tour.
Les dégâts de l’excitation étaient costauds et ils savaient ce qu’ils risquaient s’ils étaient pris ensemble, la priorité était de se faire oublier.
Dehors on devinait l’apparition prochaine d’une éclaircie et quand la luminosité monta dans les bus , La Fouine remarqua que les sièges étaient plus foncés en réalité.
Il s’étrangla quand il comprit pourquoi. Son regard déjà voilé passa une fois ou deux de Bob’s à Mitch avant qu’il ne s’endorme.
Assis dans le bus envahi par une nuée de keufs, La Fouine se tenait le bas-côté droit avec la main, mort.
Les dormeurs du bus.
Assis dans le bus.
La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant.
Les sièges orange vif couverts de graffiti lui paraissaient lointains. Son regard se perdait sur une planète orange.
De petite taille, il ne dépassait que de peu le mètre soixante, on lui donnait quinze ans, pourtant il en avait cinq de plus .
Son training neuf du matin créait toujours en lui une impression de bonheur, de toute puissance.
Il le voulait et s ‘était essayé à la vente de drogue.
Finalement, il le portait et il en était fier.
Près de lui , dans le bus, Bob’s, diminutif de « bobards » paraissait lui aussi pris dans le jeu des couleurs qui miroitaient, mais il ne l’aurait sûrement pas dit.
Toujours en confiance, il racontait avec de grands gestes comment il était devenu ce qu’il était et se vantait d’être un ami intime de la grande faucheuse, car il lui avait envoyé déjà quelques clients.
Tout le monde connaissait ses histoires et tout le monde les savait vraies, mais ils continuaient à l’appeler Bob’s.
Ses cheveux bien coiffés, sa chemise propre sonnaient faux avec le nez enfoncé, la mâchoire asymétrique et les ecchymoses qui se résorbaient déjà.
De l’autre côté du bus
Reposait Mitch, le seul à se faire surnommer « le Saint » en raison de St Michel qui avait terrassé le Dragon, mais cette fois-ci le dragon l’emporta . Il était brisé par l’une des journées les plus dures qu’il lui ait été donné de connaître ces cinq dernières années.
Cette fois, l’accrochage avait vraiment été rude et La Fouine en avait pris pour son grade. Mais ça ne tracassait pas Le Saint qui regardait, la tête posée contre la vitre, défiler la paysage, lui aussi absorbé par le jeu des couleurs.
Ils se connaissaient assez pour savoir qu’ils tiendraient.
Rien ne les arrêteraient maintenant que La Fouine avait déclaré qu’il ne sentait plus rien du coup de couteau.
Bob’s se mit soudain à rire et découvrit des dents bien blanches, décidément avec lui rien ne collait.
Quelques minutes passèrent sans que personne ne dise quoi que ce soit. Chacun pour soi pensaient-ils, chacun à son tour.
Les dégâts de l’excitation étaient costauds et ils savaient ce qu’ils risquaient s’ils étaient pris ensemble, la priorité était de se faire oublier.
Dehors on devinait l’apparition prochaine d’une éclaircie et quand la luminosité monta dans les bus , La Fouine remarqua que les sièges étaient plus foncés en réalité.
Il s’étrangla quand il comprit pourquoi. Son regard déjà voilé passa une fois ou deux de Bob’s à Mitch avant qu’il ne s’endorme.
Assis dans le bus envahi par une nuée de keufs, La Fouine se tenait le bas-côté droit avec la main, mort.
14 years ago
Une entrevue délicate.
1996
Une chape d’obscurité, lourde de vapeurs d’essence et d’odeurs délétères, couvrait la ville d’un manteau de tristesse et d’obscurité.
Les hautes tours s’élevaient vers l’infini perdu dans la nuit lactescente telles des pitons rocheux battus par de sombres nuées.
New York, par une soirée d’octobre blafard.
A ces hauteurs régnait un silence ouaté seulement troublé par le sourd grondement de voitures dévalant l’avenue enténébrée que trouait seulement un pinceau de lumière émanant d’une fenêtre du 45° étage du building de la Petromax Company.
Trois silhouettes s’agitaient comme des pantins désarticulés dans la lumière chaude dispensée par des rangées de lampes savamment arrangées par un décorateur en renom de la 5° avenue.
Un nuage de fumée bleue et grise, lourd de senteurs cubaines, stagnait dans le bureau richement et confortablement meublé, le cuir, les boiseries patinées et l ‘acier disaient la richesse, le pouvoir de l’occupant des lieux.
L’un des trois hommes qui se trouvaient réunis là à cette heure tardive, le plus jeune, fine moustache noire d’hidalgo, œil inquiet, en costume de chez Savonaro un peu chiffonné, se leva soudain, dans un envol de manchettes immaculées, du fauteuil suédois dans lequel il venait de s’asseoir et prit la parole avec un accent italien assez discret, et d’un débit saccadé, s’adressa au plus âgé des deux autres occupants de la pièce :
« Carlo, Padrino .. Je pense que .. nos arrangements…, Je voudrais … »
L’interpellé, qui faisait les cent pas sur l’inestimable tapis de Smyrne garnissant le parquet luisant, se dirigea vers son immense bureau en acajou de sa démarche chaloupée, caractéristique, desservie par une petite taille, le crâne dégarni ceint d’une rude couronne de cheveux gris, rendait sa présence inoubliable et dégageait une aura de puissance contenue et de violence latente.
Il se carra dans un immense fauteuil de cuir lustré par les années, et là, tandis qu’il allumait un nouvel havane, il reprit subitement, sous l’éclairage indirect et chaud, sa réelle dimension : Carlo Da Silva, Roi de la pègre, Capo di tutti capi, … Don Carlo, Il Padrino.
Le regard qu’il lança à son frère était chargé de la plus profonde méfiance, et la flamme qui couvait au fond de ses prunelles rusées, cachées à demi par les épais sourcils broussailleux de paysan sicilien contenait une cruelle lueur de menace.
« Luigi. » émit-il d’une voix contenue, sourde et rocailleuse, «que veux-tu dire ? Nos arrangements ? L’affaire est réglée comme du papier à musique, pas vrai ? »
Le troisième homme présent, discrètement accoudé au bar bien garni qui occupait un angle du bureau, eut un mouvement infime vers l’intérieur de sa veste ample et un pli soucieux barra son front un peu bas traversé d’une grande cicatrice blanchâtre. Il semblait guetter un signe, un effluve, il resta immobile.
« Je veux arrêter tout » lâcha soudain Luigi, tout à trac dans le silence qui s ‘était subitement installé dans l’immense pièce enfumée.
Abasourdi, le Capo toussa en avalant la riche fumée de son cigare.
« Quoi ! Qu’as-tu dit ? » Rugit-il, se ramassant comme un fauve prêt à bondir.
« Basta ! Je veux m’arrêter, je ne veux plus continuer… Je ne veux plus … » parvint à émettre Luigi, la voix brisée.
« Mais, mais… » Carlo Da Silva, dans sa rage et sa stupeur, ne parvenait plus à trouver ses mots. « Mais pourquoi fais-tu ça ? Je suis ton frère, je t ‘ai élevé comme un fils quand nos parents sont morts, je t ‘ai tout donné, la chance de ta vie, la richesse, le pouvoir, tout.., tu es dans toutes nos affaires… »
« Les affaires, le pouvoir, oui .. » dit amèrement Luigi, les épaules basses et l’air d’être à la torture. « La Famille, le crime, oui .. ! Je n’en veux plus ! Je veux me marier et tout oublier ! »
Le Padrino, qui commençait à friser l’apoplexie, se radoucit soudain et s’adressa au troisième homme : « Ce n’est donc que ça ! Mais c’est magnifique ! Tu as entendu ? Il veut se marier, le petit ! » et se retournant vers son jeune frère, il se leva et alla le prendre dans ses bras, étreinte d’ours s’il en fut, et l’embrassa. Luigi se recula, échappant à l’accolade, son frère, surpris, s’arrêta, tout n’était pas encore dit. « Tu me caches quelque chose, Luigi, je le sens » chuintât-il doucement.
La pièce était de plus en plus remplie de fumée, l’atmosphère en était presque solide, l’homme de main alla ouvrir une fenêtre pour dissiper un peu la tension et s’assit sur l’angle du bureau.
« C’est Jane Kennedy que j’aime et que je veux épouser » lâcha Luigi et il se sentit soulagé d’avoir commencé à parler, mais le pire restait encore à venir, le plus dur restait à dire : la fameuse opération que mûrissait son frère et ses séides depuis plus d’un an afin de ruiner ces irlandais abhorrés, et qui devait se traiter ce lundi, demain, ces irlandais dont Jane, sa Jane, était la fille, celle qu’il allait perdre à jamais, celle qu’il ne voulait pas perdre, jamais.
Il se racla la gorge, releva la tête d’un geste combatif et, péniblement, sourdement, dit : « Je ne marche plus dans la combine, je vais tout dire à Jane, TOUT : les terrains, les immeubles que vous voulez vendre aux Irlandais, toute cette combine pourrie pour leur prendre leurs dollars, leurs actions, leurs parts dans les syndicats.. ,tout cela pour des buildings vides et des terrains vagues, je ne veux pas les ruiner !. »
« Mais, mais.. qu’est-ce que ces idioties ! » brailla Carlo. « Traître ! Tout est en place, tout est réglé ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu perds la tête pour une fille ! Je veux l’argent et la peau de ces irlandais de malheur ! Tu veux une fille, dix, cent … Ah Malheur ! ! »
La rage devenait tangible, palpable, l’homme de main était tendu, aux aguets d’un signe.
Luigi se ratatina soudain et sembla s ‘écrouler dans son fauteuil, secoué de longs frissons nerveux.
Un tic frénétique faisait tressauter la commissure des lèvres de Don Carlo, une goutte de sueur grasse coulait le long de son nez camard, ses mains de garçon-boucher se crispaient horriblement, son regard flambait.
Luigi émit dans un long sanglot : « Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne veux pas perdre Jane, je ne veux pas les détruire, je veux… »
Don Carlo, d’un bond de tigre, renversa son sbire assis sur le bureau, et, sautant à la gorge de son frère, lui broyant le larynx d’une poigne de fer, enragé, hors de lui, il le poussa dans une détente insensée, et sans que l’autre, éperdu, ne puisse réagir, vers la croisée ouverte, le corps de Luigi, tordu sur la barre d’appui, parut soudain se détendre comme un ressort et s’envola dans la sombre nuit de la ville dans un grand hurlement d’épouvante qui s’amenuisa et se perdit enfin dans les profondeurs glauques de l’avenue.
Un instant abasourdi, haletant comme un soufflet de forge asthmatique, Carlo Da Silva se retourna d’un bloc, il darda son regard de basilic vers son homme de main qui se relevait, égaré de surprise et de consternation, et lâcha d’une voix à peine audible et dans laquelle vibrait encore la haine : « Il se fait tard Giuseppe. »
L’acolyte le regarda et comprit ce qu’il lui restait à faire : le nettoyage.
Don Carlo alla s’asseoir. C’était l’heure entre chien et loup où tout dort encore et où la Ville s ‘éveille, où les derniers noctambules viennent de rentrer et les premiers travailleurs font remplir leurs gamelles sous l’aigre lampe des cuisines. Il était fatigué, il allait falloir conclure les ventes des terrains et des immeubles à ces satanés irlandais, ramasser tout l’argent , encore des broutilles à régler. Il alla se coucher .
*
* *
Extrait du « NEW YORK TIME » du lundi 24 octobre 1929 :
« SUICIDE DU FRÈRE DU MILLIONNAIRE BIEN CONNU C. DA SILVA. »
« CHAGRIN D’AMOUR OU COUP DE FOLIE ? »
**
Ibidem . Du lendemain le mardi 25 octobre 1929 :
« MARDI NOIR » « LE KRACH BOURSIER DU SIECLE »
« LA FIN DU DOLLAR ? »
**
Ibidem. Du lundi 31 octobre 1929:
« DA SILVA « LE PARRAIN DE LA COTE EST » RETROUVE CRIBLE DE BALLES ! »
**
La Famille, en Sicile, avait pris le temps de juger avant d’agir, la Famille ne pardonne pas les erreurs , surtout celles qui coûtent des millions de dollars ..
*
Six mois après ces événements qui furent, il faut bien le dire , un peu oblitérés par le plus grand désastre financier de l’histoire, Le Clan des irlandais, les Kennedy, était devenu le plus gros propriétaire foncier de l’état et ainsi commençait l’histoire de l’autre Famille …
*****************************************
1996
Une chape d’obscurité, lourde de vapeurs d’essence et d’odeurs délétères, couvrait la ville d’un manteau de tristesse et d’obscurité.
Les hautes tours s’élevaient vers l’infini perdu dans la nuit lactescente telles des pitons rocheux battus par de sombres nuées.
New York, par une soirée d’octobre blafard.
A ces hauteurs régnait un silence ouaté seulement troublé par le sourd grondement de voitures dévalant l’avenue enténébrée que trouait seulement un pinceau de lumière émanant d’une fenêtre du 45° étage du building de la Petromax Company.
Trois silhouettes s’agitaient comme des pantins désarticulés dans la lumière chaude dispensée par des rangées de lampes savamment arrangées par un décorateur en renom de la 5° avenue.
Un nuage de fumée bleue et grise, lourd de senteurs cubaines, stagnait dans le bureau richement et confortablement meublé, le cuir, les boiseries patinées et l ‘acier disaient la richesse, le pouvoir de l’occupant des lieux.
L’un des trois hommes qui se trouvaient réunis là à cette heure tardive, le plus jeune, fine moustache noire d’hidalgo, œil inquiet, en costume de chez Savonaro un peu chiffonné, se leva soudain, dans un envol de manchettes immaculées, du fauteuil suédois dans lequel il venait de s’asseoir et prit la parole avec un accent italien assez discret, et d’un débit saccadé, s’adressa au plus âgé des deux autres occupants de la pièce :
« Carlo, Padrino .. Je pense que .. nos arrangements…, Je voudrais … »
L’interpellé, qui faisait les cent pas sur l’inestimable tapis de Smyrne garnissant le parquet luisant, se dirigea vers son immense bureau en acajou de sa démarche chaloupée, caractéristique, desservie par une petite taille, le crâne dégarni ceint d’une rude couronne de cheveux gris, rendait sa présence inoubliable et dégageait une aura de puissance contenue et de violence latente.
Il se carra dans un immense fauteuil de cuir lustré par les années, et là, tandis qu’il allumait un nouvel havane, il reprit subitement, sous l’éclairage indirect et chaud, sa réelle dimension : Carlo Da Silva, Roi de la pègre, Capo di tutti capi, … Don Carlo, Il Padrino.
Le regard qu’il lança à son frère était chargé de la plus profonde méfiance, et la flamme qui couvait au fond de ses prunelles rusées, cachées à demi par les épais sourcils broussailleux de paysan sicilien contenait une cruelle lueur de menace.
« Luigi. » émit-il d’une voix contenue, sourde et rocailleuse, «que veux-tu dire ? Nos arrangements ? L’affaire est réglée comme du papier à musique, pas vrai ? »
Le troisième homme présent, discrètement accoudé au bar bien garni qui occupait un angle du bureau, eut un mouvement infime vers l’intérieur de sa veste ample et un pli soucieux barra son front un peu bas traversé d’une grande cicatrice blanchâtre. Il semblait guetter un signe, un effluve, il resta immobile.
« Je veux arrêter tout » lâcha soudain Luigi, tout à trac dans le silence qui s ‘était subitement installé dans l’immense pièce enfumée.
Abasourdi, le Capo toussa en avalant la riche fumée de son cigare.
« Quoi ! Qu’as-tu dit ? » Rugit-il, se ramassant comme un fauve prêt à bondir.
« Basta ! Je veux m’arrêter, je ne veux plus continuer… Je ne veux plus … » parvint à émettre Luigi, la voix brisée.
« Mais, mais… » Carlo Da Silva, dans sa rage et sa stupeur, ne parvenait plus à trouver ses mots. « Mais pourquoi fais-tu ça ? Je suis ton frère, je t ‘ai élevé comme un fils quand nos parents sont morts, je t ‘ai tout donné, la chance de ta vie, la richesse, le pouvoir, tout.., tu es dans toutes nos affaires… »
« Les affaires, le pouvoir, oui .. » dit amèrement Luigi, les épaules basses et l’air d’être à la torture. « La Famille, le crime, oui .. ! Je n’en veux plus ! Je veux me marier et tout oublier ! »
Le Padrino, qui commençait à friser l’apoplexie, se radoucit soudain et s’adressa au troisième homme : « Ce n’est donc que ça ! Mais c’est magnifique ! Tu as entendu ? Il veut se marier, le petit ! » et se retournant vers son jeune frère, il se leva et alla le prendre dans ses bras, étreinte d’ours s’il en fut, et l’embrassa. Luigi se recula, échappant à l’accolade, son frère, surpris, s’arrêta, tout n’était pas encore dit. « Tu me caches quelque chose, Luigi, je le sens » chuintât-il doucement.
La pièce était de plus en plus remplie de fumée, l’atmosphère en était presque solide, l’homme de main alla ouvrir une fenêtre pour dissiper un peu la tension et s’assit sur l’angle du bureau.
« C’est Jane Kennedy que j’aime et que je veux épouser » lâcha Luigi et il se sentit soulagé d’avoir commencé à parler, mais le pire restait encore à venir, le plus dur restait à dire : la fameuse opération que mûrissait son frère et ses séides depuis plus d’un an afin de ruiner ces irlandais abhorrés, et qui devait se traiter ce lundi, demain, ces irlandais dont Jane, sa Jane, était la fille, celle qu’il allait perdre à jamais, celle qu’il ne voulait pas perdre, jamais.
Il se racla la gorge, releva la tête d’un geste combatif et, péniblement, sourdement, dit : « Je ne marche plus dans la combine, je vais tout dire à Jane, TOUT : les terrains, les immeubles que vous voulez vendre aux Irlandais, toute cette combine pourrie pour leur prendre leurs dollars, leurs actions, leurs parts dans les syndicats.. ,tout cela pour des buildings vides et des terrains vagues, je ne veux pas les ruiner !. »
« Mais, mais.. qu’est-ce que ces idioties ! » brailla Carlo. « Traître ! Tout est en place, tout est réglé ! Qu’est-ce qui te prend ? Tu perds la tête pour une fille ! Je veux l’argent et la peau de ces irlandais de malheur ! Tu veux une fille, dix, cent … Ah Malheur ! ! »
La rage devenait tangible, palpable, l’homme de main était tendu, aux aguets d’un signe.
Luigi se ratatina soudain et sembla s ‘écrouler dans son fauteuil, secoué de longs frissons nerveux.
Un tic frénétique faisait tressauter la commissure des lèvres de Don Carlo, une goutte de sueur grasse coulait le long de son nez camard, ses mains de garçon-boucher se crispaient horriblement, son regard flambait.
Luigi émit dans un long sanglot : « Je ne peux pas, je ne peux pas, je ne veux pas perdre Jane, je ne veux pas les détruire, je veux… »
Don Carlo, d’un bond de tigre, renversa son sbire assis sur le bureau, et, sautant à la gorge de son frère, lui broyant le larynx d’une poigne de fer, enragé, hors de lui, il le poussa dans une détente insensée, et sans que l’autre, éperdu, ne puisse réagir, vers la croisée ouverte, le corps de Luigi, tordu sur la barre d’appui, parut soudain se détendre comme un ressort et s’envola dans la sombre nuit de la ville dans un grand hurlement d’épouvante qui s’amenuisa et se perdit enfin dans les profondeurs glauques de l’avenue.
Un instant abasourdi, haletant comme un soufflet de forge asthmatique, Carlo Da Silva se retourna d’un bloc, il darda son regard de basilic vers son homme de main qui se relevait, égaré de surprise et de consternation, et lâcha d’une voix à peine audible et dans laquelle vibrait encore la haine : « Il se fait tard Giuseppe. »
L’acolyte le regarda et comprit ce qu’il lui restait à faire : le nettoyage.
Don Carlo alla s’asseoir. C’était l’heure entre chien et loup où tout dort encore et où la Ville s ‘éveille, où les derniers noctambules viennent de rentrer et les premiers travailleurs font remplir leurs gamelles sous l’aigre lampe des cuisines. Il était fatigué, il allait falloir conclure les ventes des terrains et des immeubles à ces satanés irlandais, ramasser tout l’argent , encore des broutilles à régler. Il alla se coucher .
*
* *
Extrait du « NEW YORK TIME » du lundi 24 octobre 1929 :
« SUICIDE DU FRÈRE DU MILLIONNAIRE BIEN CONNU C. DA SILVA. »
« CHAGRIN D’AMOUR OU COUP DE FOLIE ? »
**
Ibidem . Du lendemain le mardi 25 octobre 1929 :
« MARDI NOIR » « LE KRACH BOURSIER DU SIECLE »
« LA FIN DU DOLLAR ? »
**
Ibidem. Du lundi 31 octobre 1929:
« DA SILVA « LE PARRAIN DE LA COTE EST » RETROUVE CRIBLE DE BALLES ! »
**
La Famille, en Sicile, avait pris le temps de juger avant d’agir, la Famille ne pardonne pas les erreurs , surtout celles qui coûtent des millions de dollars ..
*
Six mois après ces événements qui furent, il faut bien le dire , un peu oblitérés par le plus grand désastre financier de l’histoire, Le Clan des irlandais, les Kennedy, était devenu le plus gros propriétaire foncier de l’état et ainsi commençait l’histoire de l’autre Famille …
*****************************************
14 years ago
L’EXECUTEUR .
De la main droite l’imposante silhouette tendait un paquet de cigarettes du Parti. Dans son autre main il serrait à travers le cuir épais de son gant la crosse d’un revolver .
L’homme agenouillé devant lui, comme pour prier, semblait terrifié de savoir sa mort si proche bien que la main de son bourreau hésitât de façon non professionnelle. Il avait pourtant acquis une notoriété de tueur implacable, d’une froideur qui mettait parfois les gens dans l’embarras lorsqu’il racontait ses exploits à table .
Personne n’aurait jamais douté qu’il était pro-partisan et un modèle d’éducation pour les enfants .
Maintenant qu’il y pensait tout cela semblait aussi dérisoire que la perfection. L’arme que lui avaient remise les Autorités hésitait, toujours menaçante , tandis que lui revenaient en esprit les dernières paroles d’un autre réfractaire. Il avait tenu , comme de coutume, à avoir sa dernière volonté exaucée et il demanda à parler .
Il parla . Il lui décrivit toutes les atrocités cachées et dissimulées par le Parti, les mensonges des autorités et leur procédé d’élimination dont il était aujourd’hui victime.
Il savait beaucoup de choses et parlait trop et trop vite mais il parvint à jeter dans l’esprit embrumé de son exécuteur, des parcelles de doute, noyées bien vite sous le flot du conditionnement qui le poussa même à interrompre le mort dans une de ses phrases , demeurée incompréhensible à cause de la détonation.
S’il en avait eu le temps , le mort aurait sans aucun doute employé la même arme que le Parti, la violence, et ses dernières paroles n’auraient pu figurer dans ces lignes. Après son acte meurtrier plus rien du doute naissant qu’il avait senti au fond de ses entrailles ne demeurait . A présent l’esprit plus clair, il tendit la cigarette vers sa victime qui ne faisait pas assez preuve d’originalité pour gagner sa sympathie. Sa main sous le gant tremblait toujours mais plutôt sous le poids de l’âge que par nervosité . Il était redevenu calme et pour les Autorités qu’il représentait , il commit à nouveau un meurtre.
La cigarette de l’homme fumait encore et il la ramassa .
L’idée qu’il venait d’assassiner quelqu’un ne le dérangea plus jusqu’au moment ou il envoya le mégot dans le vide-ordure et que l’odeur qui lui emplit les narines puis la tête finit par lui soulever le coeur. Il savait exactement de quoi il avait besoin pour se remettre d’aplomb . Il désirait boire pour s’ôter le goût rance qui lui picotait la bouche. Il s’arrêta à nouveau et ouvrit le panneau d’un vide-ordure . Il se sentait mieux , comme apaisé. Chaque fois c’était pareil, pourtant il se sentait plus dégoûté par lui-même que par ces meurtres depuis sa rencontre avec le réfractaire .
L’irrégularité des pavés freinait sensiblement sa course ,il se trouvait fort affaibli et risquait la chute à chaque pas, pourtant personne ne lui chercha d’ennuis .
Quand il débarqua dans l’immonde clapier des Partisans ,il se sentit pris de violentes nausées tant l’odeur de sueur , d’urine et d’alcool était forte. Il se dirigea vers une table isolée, il ne se sentait pas d’humeur à jouer. Il tenta un instant de fixer son attention sur le poste TV, mais des pensées l’assaillaient de toutes parts . Il ne leva même pas les yeux lorsque la serveuse nue lui apporta son gobelet de Palchoi alors qu’il aurait pu la consommer aisément . Dans sa tête les paroles du réfractaire combattaient son propre enseignement . Il avait été conditionné et la vérité l’avait frappé de plein fouet. Un choc se préparait dans sa tête .
Se pouvait-il que le Parti et les Autorités soient comme l’homme le disait: un décor cachant les véritables détenteurs du Pouvoir?
Les questions se pressaient de plus en plus vite et les réponses ne suivaient pas .Il resta quelques secondes le regard fixé sur l’inscription en lettres capitales du gobelet. Parmi les paroles qui l’avaient le plus frappé il se souvint soudain d’un détail à propos du Palchoi . Cette boisson qui pouvait être une arme si les agents qui la composaient détectaient des irrégularités psychologiques tenait, d’après le mort, son nom d’un vieux concept qu’il avait tenté de lui expliquer. Il lui avait dit qu’il n’y avait pas d’autre boisson que celle qui tue et que par sarcasme, les Autorités l’avaient nommée Pas le choix.
De cette manière, ils contrôlaient les gens qui buvaient et soit étaient Partisans soit mouraient . Il avait l’esprit dérangé, il ne savait plus très bien ce qu’il faisait et le goût au fond de sa gorge lui fit oublier toute prudence . Encore sous le choc de sa découverte, il estima la distance le séparant de la boisson , moins d’un mètre, il tendit le bras puis le verre à sa bouche . Le liquide frais le remplit, agit sur lui et l’apaisa un instant puis il sentit la douleur . Depuis plus de temps que le temps *** plus personne n’avait subi la terrible douleur . Ceux qui se savaient corrompus évitaient le Palchoi et les autres ne couraient aucun risque tant qu’ils ne doutaient de rien.
La douleur agit sur lui comme un révélateur et il découvrit la vérité au fond de lui pendant que le liquide agissait sur son corps.
Il décida , selon la coutume, de s’accorder une dernière volonté et il sortit l’arme que lui avaient fourni les autorités. .La douleur ne gagna pas, il s’éclata la tête d’une balle tant qu’il était encore supportable de mourir.
On ne peut pas toujours gagner .
De la main droite l’imposante silhouette tendait un paquet de cigarettes du Parti. Dans son autre main il serrait à travers le cuir épais de son gant la crosse d’un revolver .
L’homme agenouillé devant lui, comme pour prier, semblait terrifié de savoir sa mort si proche bien que la main de son bourreau hésitât de façon non professionnelle. Il avait pourtant acquis une notoriété de tueur implacable, d’une froideur qui mettait parfois les gens dans l’embarras lorsqu’il racontait ses exploits à table .
Personne n’aurait jamais douté qu’il était pro-partisan et un modèle d’éducation pour les enfants .
Maintenant qu’il y pensait tout cela semblait aussi dérisoire que la perfection. L’arme que lui avaient remise les Autorités hésitait, toujours menaçante , tandis que lui revenaient en esprit les dernières paroles d’un autre réfractaire. Il avait tenu , comme de coutume, à avoir sa dernière volonté exaucée et il demanda à parler .
Il parla . Il lui décrivit toutes les atrocités cachées et dissimulées par le Parti, les mensonges des autorités et leur procédé d’élimination dont il était aujourd’hui victime.
Il savait beaucoup de choses et parlait trop et trop vite mais il parvint à jeter dans l’esprit embrumé de son exécuteur, des parcelles de doute, noyées bien vite sous le flot du conditionnement qui le poussa même à interrompre le mort dans une de ses phrases , demeurée incompréhensible à cause de la détonation.
S’il en avait eu le temps , le mort aurait sans aucun doute employé la même arme que le Parti, la violence, et ses dernières paroles n’auraient pu figurer dans ces lignes. Après son acte meurtrier plus rien du doute naissant qu’il avait senti au fond de ses entrailles ne demeurait . A présent l’esprit plus clair, il tendit la cigarette vers sa victime qui ne faisait pas assez preuve d’originalité pour gagner sa sympathie. Sa main sous le gant tremblait toujours mais plutôt sous le poids de l’âge que par nervosité . Il était redevenu calme et pour les Autorités qu’il représentait , il commit à nouveau un meurtre.
La cigarette de l’homme fumait encore et il la ramassa .
L’idée qu’il venait d’assassiner quelqu’un ne le dérangea plus jusqu’au moment ou il envoya le mégot dans le vide-ordure et que l’odeur qui lui emplit les narines puis la tête finit par lui soulever le coeur. Il savait exactement de quoi il avait besoin pour se remettre d’aplomb . Il désirait boire pour s’ôter le goût rance qui lui picotait la bouche. Il s’arrêta à nouveau et ouvrit le panneau d’un vide-ordure . Il se sentait mieux , comme apaisé. Chaque fois c’était pareil, pourtant il se sentait plus dégoûté par lui-même que par ces meurtres depuis sa rencontre avec le réfractaire .
L’irrégularité des pavés freinait sensiblement sa course ,il se trouvait fort affaibli et risquait la chute à chaque pas, pourtant personne ne lui chercha d’ennuis .
Quand il débarqua dans l’immonde clapier des Partisans ,il se sentit pris de violentes nausées tant l’odeur de sueur , d’urine et d’alcool était forte. Il se dirigea vers une table isolée, il ne se sentait pas d’humeur à jouer. Il tenta un instant de fixer son attention sur le poste TV, mais des pensées l’assaillaient de toutes parts . Il ne leva même pas les yeux lorsque la serveuse nue lui apporta son gobelet de Palchoi alors qu’il aurait pu la consommer aisément . Dans sa tête les paroles du réfractaire combattaient son propre enseignement . Il avait été conditionné et la vérité l’avait frappé de plein fouet. Un choc se préparait dans sa tête .
Se pouvait-il que le Parti et les Autorités soient comme l’homme le disait: un décor cachant les véritables détenteurs du Pouvoir?
Les questions se pressaient de plus en plus vite et les réponses ne suivaient pas .Il resta quelques secondes le regard fixé sur l’inscription en lettres capitales du gobelet. Parmi les paroles qui l’avaient le plus frappé il se souvint soudain d’un détail à propos du Palchoi . Cette boisson qui pouvait être une arme si les agents qui la composaient détectaient des irrégularités psychologiques tenait, d’après le mort, son nom d’un vieux concept qu’il avait tenté de lui expliquer. Il lui avait dit qu’il n’y avait pas d’autre boisson que celle qui tue et que par sarcasme, les Autorités l’avaient nommée Pas le choix.
De cette manière, ils contrôlaient les gens qui buvaient et soit étaient Partisans soit mouraient . Il avait l’esprit dérangé, il ne savait plus très bien ce qu’il faisait et le goût au fond de sa gorge lui fit oublier toute prudence . Encore sous le choc de sa découverte, il estima la distance le séparant de la boisson , moins d’un mètre, il tendit le bras puis le verre à sa bouche . Le liquide frais le remplit, agit sur lui et l’apaisa un instant puis il sentit la douleur . Depuis plus de temps que le temps *** plus personne n’avait subi la terrible douleur . Ceux qui se savaient corrompus évitaient le Palchoi et les autres ne couraient aucun risque tant qu’ils ne doutaient de rien.
La douleur agit sur lui comme un révélateur et il découvrit la vérité au fond de lui pendant que le liquide agissait sur son corps.
Il décida , selon la coutume, de s’accorder une dernière volonté et il sortit l’arme que lui avaient fourni les autorités. .La douleur ne gagna pas, il s’éclata la tête d’une balle tant qu’il était encore supportable de mourir.
On ne peut pas toujours gagner .
14 years ago
lool you're welcome Skip have a nice day
14 years ago
Delkat , j'ai lu premiers mot des CA , c'est genial , te faudrai un illustrateur ?
Met moi des mot cle et jte fais des dessin on pourrais s'ammuser a deux :) de toute c'est pour nos futures enfants :)
Genial j'ai hate de voir ca en animation :P
Met moi des mot cle et jte fais des dessin on pourrais s'ammuser a deux :) de toute c'est pour nos futures enfants :)
Genial j'ai hate de voir ca en animation :P
14 years ago
maybe a lill post in english to explain what it is about...??? :D
please keep in ur mind we got to speak english here :)
please keep in ur mind we got to speak english here :)
14 years ago
@ aphone
sorry dude, I'll edit the first post to explain a bit what people will be able to find here and what it is about.
I usually talk english up here, but these texts I wrote are in french translating them would take too long... and I am a lazy boy!
anyway hope you liked
big up!
sorry dude, I'll edit the first post to explain a bit what people will be able to find here and what it is about.
I usually talk english up here, but these texts I wrote are in french translating them would take too long... and I am a lazy boy!
anyway hope you liked
big up!
14 years ago
no comprendé
and googletranslator wont do probably ^^
and googletranslator wont do probably ^^
13 years ago
Yeap sorry that it's in french... I am a bit lazy to translate thoose short stories in english or dutch...
13 years ago
I wish I can read french....
____________________________
Check out nubrilliance and these glymetrol reviews. check kdc-x994 reviews website
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13 years ago
Here is a new one, quite short, I really feel sorry for the people who won't be able to read it because it's in french, all appologies...
L’alarme retentit, assourdissante. Les témoins s’allumèrent les uns après les autres jusqu’à entamer un balai frénétique de couleurs stroboscopiques. La lumière devint aveuglante. La chaleur, étouffante. Le monde déséquilibré vacilla. Les portes se scellèrent avant que le vide ne puisse s’installer et que son ombre s’empare des restes. Le temps, courbé sur lui même, resta prisonnier. L’Univers se réduisit, devint minuscule, absorbé par sa propre force. L’air s’enfuit, la matière disparut, le feu et la folie envahirent chaque atome. Les corps s’évanouirent, le charme létal vint briser les ultimes forces épargnées jusque la. Ils succombèrent, le cœur laminé par la foudre, la chair lacérées par le souffle, les yeux vidés par des vagues de poussière d’étoile. Les formes s’unirent, se désunirent, se mélangèrent et disparurent. Le ciel s’effaça, laissant le néant s’emparer de leurs destins. Leurs peurs s’évanouirent tout comme les souvenirs des abysses qui les avaient séparés semblaient se noyer dans l’infini. La pression leur écrasait la cage thoracique leur faisant perdre pied, dressant l’horizon contre eux. Leurs cerveaux en chute libre se mirent à bouillonner sous un flux d’informations démesurément trop rapides, trop complexes. La vérité semblait presque palpable mais elle leur filait entre les doigts comme si elle complotait contre eux. Le doux voile se déchirait, les tendres rêves s’entrechoquaient, les pensées euphoriques se heurtaient. Ils sentirent leurs âmes se décomposer de fureur et tomber en ruine. Leurs sens s’effondrèrent sur eux-mêmes dans un fracas titanesque, absorbant l’aube naissante. La réalité repris le dessus, anéantissant tout espoir de fuite.
Il se redressa, cherchant péniblement à retrouver le souffle qu’elle lui avait tendrement volé. Il se retourna et fixa le plafond un instant, comme hypnotisé par sa blancheur. Il sentit à nouveau son esprit, fasciné et troublé, se perdre dans la pureté de cet instant, un sourire béat accroché aux lèvres. Il enfonça la tête dans l’oreiller, toujours haletant, cligna des yeux avant de poser son regard sur celle qui dormait déjà profondément blottie à ses côtés et qu’il s’empressa de rejoindre.
L’alarme retentit, assourdissante. Les témoins s’allumèrent les uns après les autres jusqu’à entamer un balai frénétique de couleurs stroboscopiques. La lumière devint aveuglante. La chaleur, étouffante. Le monde déséquilibré vacilla. Les portes se scellèrent avant que le vide ne puisse s’installer et que son ombre s’empare des restes. Le temps, courbé sur lui même, resta prisonnier. L’Univers se réduisit, devint minuscule, absorbé par sa propre force. L’air s’enfuit, la matière disparut, le feu et la folie envahirent chaque atome. Les corps s’évanouirent, le charme létal vint briser les ultimes forces épargnées jusque la. Ils succombèrent, le cœur laminé par la foudre, la chair lacérées par le souffle, les yeux vidés par des vagues de poussière d’étoile. Les formes s’unirent, se désunirent, se mélangèrent et disparurent. Le ciel s’effaça, laissant le néant s’emparer de leurs destins. Leurs peurs s’évanouirent tout comme les souvenirs des abysses qui les avaient séparés semblaient se noyer dans l’infini. La pression leur écrasait la cage thoracique leur faisant perdre pied, dressant l’horizon contre eux. Leurs cerveaux en chute libre se mirent à bouillonner sous un flux d’informations démesurément trop rapides, trop complexes. La vérité semblait presque palpable mais elle leur filait entre les doigts comme si elle complotait contre eux. Le doux voile se déchirait, les tendres rêves s’entrechoquaient, les pensées euphoriques se heurtaient. Ils sentirent leurs âmes se décomposer de fureur et tomber en ruine. Leurs sens s’effondrèrent sur eux-mêmes dans un fracas titanesque, absorbant l’aube naissante. La réalité repris le dessus, anéantissant tout espoir de fuite.
Il se redressa, cherchant péniblement à retrouver le souffle qu’elle lui avait tendrement volé. Il se retourna et fixa le plafond un instant, comme hypnotisé par sa blancheur. Il sentit à nouveau son esprit, fasciné et troublé, se perdre dans la pureté de cet instant, un sourire béat accroché aux lèvres. Il enfonça la tête dans l’oreiller, toujours haletant, cligna des yeux avant de poser son regard sur celle qui dormait déjà profondément blottie à ses côtés et qu’il s’empressa de rejoindre.
13 years ago
once again I wrote something, still in french... I share it even if I wrong here, coz it's something personal I'd need to share
Here it is:
IL Y AVAIT DES ARBRES TREMBLANT
Il y avait des arbres tremblant, s’effeuillant lentement, décousus par un froid sec, abîmés, presque arrachés. Mais vivant. Ils s’étiraient, vieux et fatigués. Des siècles à côtoyer d’autres siècles, à les traverser, sans jamais compter leur peine.
Dans l’herbe couchée, recouverte de duvet ils avaient planté leur mâchoires, bus la terre puis lentement s’étaient mis à conquérir les cieux.
Parmi les arbres, il y avait un noyer. Un peu plus loin, une cabane d’enfant, sur 4 pieds, au milieu d’un jardin couleur pistache.
Un cabane en bois, sortie du sol, et plantée la, par un homme.
Les plus hautes herbes, encore hésitantes, se disputaient avec le vent. Un groupe de moutons avachis autour d’un maigre feu de paille vitrifiée, comptaient leur maille en chantonnant des airs d’Hendrix. Les oiseaux s’étaient évaporés, noyés sous terre, laissant les nuages seuls à leur triste sort. Des pierres blanches, devenues silencieuses, gisaient, enveloppées d’un manteau gris. Vidées de la moindre vibration, elles rodaient, perdues, isolées, comme des ombres surprises par la lumière.
Les heures décolorées passaient, en vagues légères qui s’étreignaient aux fils du temps. Des éclats brisés de rêves, coupés en tranches fines, tombaient en lourd flocons miroitant sur le sol recourbé.
Au cœur de la cabane, gravé dans les sillons du bois, des images prisonnières rugissaient joyeusement.
La terre tremblait sur ses pieds, et ses pieds frappaient le vide. Les murs sourds suppliaient aveuglément qu’on les rende invisible.
L’hiver s’exécutait, abattant froidement une à une les plus paresseuses des feuilles. L’horizon, à découvert, remuait dans tout les sens. Plus grand que lui-même, il s’écroulait partiellement sous son poids, laissant jaillir de grosses cendres vertes.
Une taupe au regard crevé servait de repas à quelques mercenaires du grand Nord qui assistaient, embués, au spectacle. Le vent passait fidèlement la serpillière, imperturbable. Sur une des branches du noyer, deux vieux corbeaux obliques, les plûmes aigries, le bec blanchi, se racontaient tour à tour, sans y croire, leurs aventures d’un soir.
Une large fissure pas encore cicatrisée montait en zigzaguant jusqu’au toit de la bâtisse. De la mousse, collé à la pierre fixait la petite maison de bois juste en face, la dévorant du regard.
Deux fantômes d’indiens sortirent en dansant de la cabane et se mirent à construire un igloo. Ils s’assirent autour d’une soupe de racines et de terre, sous le regard enjoué d’un œil rouge, tracé sur une porte, et qui les observait de loin, tel un grand frère.
Une carcasse de voiture dont les pneus à bout de souffle verdissaient, se laissait rouiller sur le ventre dans un silence métallique, l’air dépossédé et le cœur vide.
Et je fus brusquement arraché.
Implosant. Impuissant. Revenu dans mon trou. Désireux de s’isoler, de se perdre. Face à face. Qui sait, perdu...
J’inhale. Agonissant, presque. Percuté, retourné, brisé. Du moins égratigné.
La rencontre avec un rêve qui ressemble de manière troublante à la réalité. Le choc furtif de la collision. Le cauchemar qui entre. Moi qui ressort.
Je pense. Donc j’écris. Même si personne ne lit. Pour me suivre jusqu’ici il n’y a que moi.
Et pour voir entre les lignes. Même moi je ne sais pas.
Je vais mal. Je perds mon souffle. Je m’oxyde.
Quelque chose me pique, me charcute, me cisaille.
J’ai perdu mes ailes et j’espère qu’elles pourront repousser.
………………………………………………………………………………….
A mon père.
Here it is:
IL Y AVAIT DES ARBRES TREMBLANT
Il y avait des arbres tremblant, s’effeuillant lentement, décousus par un froid sec, abîmés, presque arrachés. Mais vivant. Ils s’étiraient, vieux et fatigués. Des siècles à côtoyer d’autres siècles, à les traverser, sans jamais compter leur peine.
Dans l’herbe couchée, recouverte de duvet ils avaient planté leur mâchoires, bus la terre puis lentement s’étaient mis à conquérir les cieux.
Parmi les arbres, il y avait un noyer. Un peu plus loin, une cabane d’enfant, sur 4 pieds, au milieu d’un jardin couleur pistache.
Un cabane en bois, sortie du sol, et plantée la, par un homme.
Les plus hautes herbes, encore hésitantes, se disputaient avec le vent. Un groupe de moutons avachis autour d’un maigre feu de paille vitrifiée, comptaient leur maille en chantonnant des airs d’Hendrix. Les oiseaux s’étaient évaporés, noyés sous terre, laissant les nuages seuls à leur triste sort. Des pierres blanches, devenues silencieuses, gisaient, enveloppées d’un manteau gris. Vidées de la moindre vibration, elles rodaient, perdues, isolées, comme des ombres surprises par la lumière.
Les heures décolorées passaient, en vagues légères qui s’étreignaient aux fils du temps. Des éclats brisés de rêves, coupés en tranches fines, tombaient en lourd flocons miroitant sur le sol recourbé.
Au cœur de la cabane, gravé dans les sillons du bois, des images prisonnières rugissaient joyeusement.
La terre tremblait sur ses pieds, et ses pieds frappaient le vide. Les murs sourds suppliaient aveuglément qu’on les rende invisible.
L’hiver s’exécutait, abattant froidement une à une les plus paresseuses des feuilles. L’horizon, à découvert, remuait dans tout les sens. Plus grand que lui-même, il s’écroulait partiellement sous son poids, laissant jaillir de grosses cendres vertes.
Une taupe au regard crevé servait de repas à quelques mercenaires du grand Nord qui assistaient, embués, au spectacle. Le vent passait fidèlement la serpillière, imperturbable. Sur une des branches du noyer, deux vieux corbeaux obliques, les plûmes aigries, le bec blanchi, se racontaient tour à tour, sans y croire, leurs aventures d’un soir.
Une large fissure pas encore cicatrisée montait en zigzaguant jusqu’au toit de la bâtisse. De la mousse, collé à la pierre fixait la petite maison de bois juste en face, la dévorant du regard.
Deux fantômes d’indiens sortirent en dansant de la cabane et se mirent à construire un igloo. Ils s’assirent autour d’une soupe de racines et de terre, sous le regard enjoué d’un œil rouge, tracé sur une porte, et qui les observait de loin, tel un grand frère.
Une carcasse de voiture dont les pneus à bout de souffle verdissaient, se laissait rouiller sur le ventre dans un silence métallique, l’air dépossédé et le cœur vide.
Et je fus brusquement arraché.
Implosant. Impuissant. Revenu dans mon trou. Désireux de s’isoler, de se perdre. Face à face. Qui sait, perdu...
J’inhale. Agonissant, presque. Percuté, retourné, brisé. Du moins égratigné.
La rencontre avec un rêve qui ressemble de manière troublante à la réalité. Le choc furtif de la collision. Le cauchemar qui entre. Moi qui ressort.
Je pense. Donc j’écris. Même si personne ne lit. Pour me suivre jusqu’ici il n’y a que moi.
Et pour voir entre les lignes. Même moi je ne sais pas.
Je vais mal. Je perds mon souffle. Je m’oxyde.
Quelque chose me pique, me charcute, me cisaille.
J’ai perdu mes ailes et j’espère qu’elles pourront repousser.
………………………………………………………………………………….
A mon père.
13 years ago
thanks for sharing
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13 years ago
Hi! Here is a really short one that I could maybe make longer. I wrote it quite fast, I believe longer it would be better because like this I understand it's not clear enough...
Hope you enjoy anyway... let me know
sorry again it's in french...
cheerz
Fleuve.
Elle avait dans l’éclat de ses yeux noirs un air de vieux film, rempli de volutes de fumée et d’embruns éthyliques. La grâce d’antan, légèrement dévêtue, l’accompagnait le long de ses courbes dorées jusque dans l’ombre de ses pas. A chacun de ses gestes, l’air courbait respectueusement l’échine en tourbillonnant le long de l’épiderme. Elle avait été Reine. Une reine courtisée pendant des vies par un monde d’insectes ingrats à la langue baveuse.
Son Cœur malade était mort déjà bien longtemps avant que le temps ne lui dévore son chagrin. Elle s’était noyée dans un lac de larmes, un fleuve noir, sans même trouver le courage de rester digne.
Mais la terre était verte. A nouveau, après avoir longtemps tremblée dans l’inconnu, la lumière pénétrait son noyau chassant les fantômes des fossiles de goudron.
Les monstres s’étaient finalement décidés à fuir. Les mots s’étaient perdus dans le ciel, libérés à tout jamais de leurs maîtres.
La Reine redevint Princesse, enfant, embryon, néant. Elle perdit pied et son trône vacilla. La couronne devint auréole et l’aurore irréelle. Elle sombra dans un long cauchemar en forme de couloir au bout duquel se trouvait un porte en fer, verrouillé de l’intérieur.
Goutte à goutte. Une bulle transparente qui éclate. Les veines qui transpirent de joie. Un reflet brisé dans un miroir sans teint. Le vague. Elle divague. L’océan qui se vide dans son ventre. L’attente de la chaire, chère et tendre impatience. Entêtente asphyxie. La princesse prie, implore ses dieux. S’usent les genoux et les coudes. Se creuse des trous dans les paumes.
Elle voit.
Elle sait.
Elle ne reculera pas.
Overdose.
Hope you enjoy anyway... let me know
sorry again it's in french...
cheerz
Fleuve.
Elle avait dans l’éclat de ses yeux noirs un air de vieux film, rempli de volutes de fumée et d’embruns éthyliques. La grâce d’antan, légèrement dévêtue, l’accompagnait le long de ses courbes dorées jusque dans l’ombre de ses pas. A chacun de ses gestes, l’air courbait respectueusement l’échine en tourbillonnant le long de l’épiderme. Elle avait été Reine. Une reine courtisée pendant des vies par un monde d’insectes ingrats à la langue baveuse.
Son Cœur malade était mort déjà bien longtemps avant que le temps ne lui dévore son chagrin. Elle s’était noyée dans un lac de larmes, un fleuve noir, sans même trouver le courage de rester digne.
Mais la terre était verte. A nouveau, après avoir longtemps tremblée dans l’inconnu, la lumière pénétrait son noyau chassant les fantômes des fossiles de goudron.
Les monstres s’étaient finalement décidés à fuir. Les mots s’étaient perdus dans le ciel, libérés à tout jamais de leurs maîtres.
La Reine redevint Princesse, enfant, embryon, néant. Elle perdit pied et son trône vacilla. La couronne devint auréole et l’aurore irréelle. Elle sombra dans un long cauchemar en forme de couloir au bout duquel se trouvait un porte en fer, verrouillé de l’intérieur.
Goutte à goutte. Une bulle transparente qui éclate. Les veines qui transpirent de joie. Un reflet brisé dans un miroir sans teint. Le vague. Elle divague. L’océan qui se vide dans son ventre. L’attente de la chaire, chère et tendre impatience. Entêtente asphyxie. La princesse prie, implore ses dieux. S’usent les genoux et les coudes. Se creuse des trous dans les paumes.
Elle voit.
Elle sait.
Elle ne reculera pas.
Overdose.
13 years ago
a new one...
Helios.
C’était un dieu.
Du moins, l’un d’entre eux.
Seul à présent, il avait traversé le vide et gagné sa place sur le trône du plus vif des enfers. Il possédait au fond de ses entrailles une puissance insoupçonnable, une force aveuglante, qu’aucun regard ne pouvait soutenir. Il était beau, grand et brillant.
Depuis l’aube des temps, il berçait dans son âtre chacun de ses amours de manière égale mais sa préférence allait sans nul doute pour la troisième de ses perles, la plus fragile, celle aux disques bleus et qui lui avait fait le cadeau de la vie.
Des profondeurs du néant il avait veillé sur elle, lui offrant jusqu’à la dernière molécule de son être. Depuis la première étincelle, le choc initial, il n’avait eu de cesse de faire jaillir la lumière hors de son cœur pour la réchauffer, la maintenir en vie. Il lui avait donné sans jamais compter , elle lui avait créé des océans, bâti des montagnes et semé des forêts.
L’aurore nuptial, la flamme lunaire, s’était d’abord lentement essoufflée pour finir par s’éteindre. Il n’était pas vraiment immortel, il aurait simplement pu vivre plus de vies que toutes les vies réunies. Un jour, malgré tout, il disparaitrait, sans chagrin, comme il l’avait écrit de ses mains.
Elle, elle était déjà presque morte. La maladie, si belle pourtant parfois, perçait des trous dans sa peau devenue grise. Les cendres des temps heureux où ils dansaient ensemble étincelaient pour la dernière fois dans les braises noires du passé.
Ils étaient nés presque ensemble. Ils disparaitraient ensemble, à l’unisson des trompettes et des cors, fusionnant leurs corps pour ne former plus rien. Ses réactions s’étaient emballées et son amour affaiblie, peinait à tenir debout. Il l’étouffait lentement, se consumant lui-même. Impuissant mais débordant d’énergie il s’effondra sur son poids, brulé à vif, se rétractant encore, encore, encore jusqu’à ce que leurs âmes disparaissent et que la fin les emporte.
Ou était-ce le début ?
YD 13/03/2012
Le Soleil est une étoile âgée de 4,6 milliards d’années. Dans son état actuel, le cœur du Soleil produit à chaque seconde une énergie équivalente à plus de 4 millions de tonnes de matière (de masse), qui est transmise aux couches supérieures de l’astre et émise dans l’espace sous forme de rayonnement électromagnétique (lumière, rayonnement solaire) et de flux de particules (vent solaire).
Durant les 7,6 milliards d’années à venir, le Soleil épuisera petit à petit ses réserves d’hydrogène ; sa brillance augmentera d’environ 7 % par milliard d’années, à la suite de l’augmentation du rythme des réactions de fusion par la lente contraction du cœur.
Lorsqu’il sera âgé de plus de 12 milliards d’années, l’équilibre hydrostatique sera rompu. Le noyau se contractera et s’échauffera fortement tandis que les couches superficielles, dilatées par le flux thermique croissant et ainsi partiellement libérées de l’effet gravitationnel, seront progressivement repoussées : le Soleil se dilatera et se transformera en géante rouge. Au terme de ce processus, le diamètre du Soleil sera environ 100 fois supérieur à l’actuel ; il dépassera l’orbite de Mercure et de Vénus. La Terre, si elle subsiste encore, ne sera plus qu’un désert calciné.
Sources : Wikipedia
Helios.
C’était un dieu.
Du moins, l’un d’entre eux.
Seul à présent, il avait traversé le vide et gagné sa place sur le trône du plus vif des enfers. Il possédait au fond de ses entrailles une puissance insoupçonnable, une force aveuglante, qu’aucun regard ne pouvait soutenir. Il était beau, grand et brillant.
Depuis l’aube des temps, il berçait dans son âtre chacun de ses amours de manière égale mais sa préférence allait sans nul doute pour la troisième de ses perles, la plus fragile, celle aux disques bleus et qui lui avait fait le cadeau de la vie.
Des profondeurs du néant il avait veillé sur elle, lui offrant jusqu’à la dernière molécule de son être. Depuis la première étincelle, le choc initial, il n’avait eu de cesse de faire jaillir la lumière hors de son cœur pour la réchauffer, la maintenir en vie. Il lui avait donné sans jamais compter , elle lui avait créé des océans, bâti des montagnes et semé des forêts.
L’aurore nuptial, la flamme lunaire, s’était d’abord lentement essoufflée pour finir par s’éteindre. Il n’était pas vraiment immortel, il aurait simplement pu vivre plus de vies que toutes les vies réunies. Un jour, malgré tout, il disparaitrait, sans chagrin, comme il l’avait écrit de ses mains.
Elle, elle était déjà presque morte. La maladie, si belle pourtant parfois, perçait des trous dans sa peau devenue grise. Les cendres des temps heureux où ils dansaient ensemble étincelaient pour la dernière fois dans les braises noires du passé.
Ils étaient nés presque ensemble. Ils disparaitraient ensemble, à l’unisson des trompettes et des cors, fusionnant leurs corps pour ne former plus rien. Ses réactions s’étaient emballées et son amour affaiblie, peinait à tenir debout. Il l’étouffait lentement, se consumant lui-même. Impuissant mais débordant d’énergie il s’effondra sur son poids, brulé à vif, se rétractant encore, encore, encore jusqu’à ce que leurs âmes disparaissent et que la fin les emporte.
Ou était-ce le début ?
YD 13/03/2012
Le Soleil est une étoile âgée de 4,6 milliards d’années. Dans son état actuel, le cœur du Soleil produit à chaque seconde une énergie équivalente à plus de 4 millions de tonnes de matière (de masse), qui est transmise aux couches supérieures de l’astre et émise dans l’espace sous forme de rayonnement électromagnétique (lumière, rayonnement solaire) et de flux de particules (vent solaire).
Durant les 7,6 milliards d’années à venir, le Soleil épuisera petit à petit ses réserves d’hydrogène ; sa brillance augmentera d’environ 7 % par milliard d’années, à la suite de l’augmentation du rythme des réactions de fusion par la lente contraction du cœur.
Lorsqu’il sera âgé de plus de 12 milliards d’années, l’équilibre hydrostatique sera rompu. Le noyau se contractera et s’échauffera fortement tandis que les couches superficielles, dilatées par le flux thermique croissant et ainsi partiellement libérées de l’effet gravitationnel, seront progressivement repoussées : le Soleil se dilatera et se transformera en géante rouge. Au terme de ce processus, le diamètre du Soleil sera environ 100 fois supérieur à l’actuel ; il dépassera l’orbite de Mercure et de Vénus. La Terre, si elle subsiste encore, ne sera plus qu’un désert calciné.
Sources : Wikipedia
12 years ago